Résister à l'Islam Politique

Phallocratie iranienne, Sexe et apartheid

Pour la phallocratie, la proximité d'une femme est cause de lubricité chez l'homme. Imposer l’apartheid des sexes, même dans les bus publics est divin.

Phallocratie iranienne, Sexe et apartheid

Observez de près cette image qui a fait la une d’Armân-e Iran, un quotidien à Téhéran: Hassan Rouhani est en discussion avec une passagère dans une rame de métro. Ils sont séparés par de solides barrières en métal qui soulignent l’apartheid sexiste qui sévit dans la République Très Islamique d’Iran.

Cette image est l’illustration du mépris caractéristique que le dit « président élu au suffrage universel » a envers ses électrices. Mais peut-on s’attendre à autre chose de la part d’un homme qui a construit sa carrière politique sur le mensonge, l’hypocrisie et la cruauté? Cette image résume la laideur de la phallocratie régnant dans la société islamique et l’acceptation collective de ce fanatisme machiste.

Phallocratie est liberticide et une honte culturelle

Les régimes politiques islamiques, tels que celui d’Iran sont liberticides. Ils inculquent des habitudes sociales que l’on appelle « traditions », mais qui ne sont en fait que des réflexes sociaux rétrogrades de la peur provoquée par le despotisme politique et domestique. Pour les ayatollahs, la proximité d’une femme est la cause de lubricité chez l’homme et qu’il faut éviter les contacts. Point. Barre.
En 1979, la ségrégation sexiste a été imposée dans les lieux publics. Récemment, de nombreuses jeunes filles, fans de sports ont été emprisonnées; les médias occidentaux en ont même parlé. Toutefois, le traitement réservé aux usagères dans les transports public est méconnu hors d’Iran.

Depuis la Révolution Islamique, l’intérieur des bus et des rames de métro (à Téhéran) a été divisé en deux zones pour les passagers: une grande moitié à l’avant pour les hommes et les sièges à l’arrière pour les femmes. Ceci rappelle le transport d’animaux dans un pick-up. Actuellement, de solides barrières dans les bus et les wagons de métro démarquent l’apartheid sexiste.
Imaginez juste pendant une minute si femmes et hommes étaient séparés dans le métro à Paris. Quel sentiment cela provoquerait-il sur vous ? Ah non? Rigolo, insensé ? Euh…
En Iran, personne n’a rit. Lorsque tout a commencé, il y a de cela 36 ans, les femmes qui ont protesté, ont été tabassées par les gardiens de la Révolution Islamique. Les hommes ont haussé les épaules et n’ont rien dit. Aujourd’hui, tous les Iraniens en sont habitués au fait et n’y pensent même plus.

Le 19 Janvier 2015, le président iranien, Hassan Rouhani, s’adonnait à un exercice de relations publiques et de mise en scène dans le métro de Téhéran. Cela se fait en Occident, n’est-ce pas ?
Lui et ses hauts fonctionnaires dialoguaient avec les usagers sur les quais et dans les rames. Le but étant de promouvoir les transports publics et « l’air pur»; quelques mots grandiloquents et de nombreuses photos publiés par les médias iraniens.
Selon un expert des dogmes islamiques, l’ayatollah M.-T. Mesbah Yazdi, l’Iran n’a pas besoin de la démocratie, car elle possède déjà le meilleur système politique au monde.
Il a osé le dire en 2009 – pendant que les snipers bassidjis tiraient sur les citoyens non armés qui protestaient contre les élections présidentielles truquées de M-. Ahmadinejâd. Les corps des victimes furent dispersés dans les terrains vagues aux alentours des villes, tandis que dans les prisons, des gardiens très croyants s’assuraient une entrée pour le paradis en violant des femmes arrêtées.

Bref, dans le meilleur système politique au monde et le berceau des civilisations, le leader est un dictateur à vie, le président est nommé par une parodie d’élections, la liberté d’expression est limitée à l’approbation des dogmes des ayatollahs, – toute idée déviante mérite la flagellation ou l’exécution-, et les femmes font partie de la société uniquement pour faire les basses besognes et être prêtes pour assouvir les besoins des hommes.

Les mini-bus iraniennes et la phallocratie islamique

En 2006, l’un de mes cousins veut me faire visiter la ville en bus municipal:«Tu verras! C’est amusant.» Dans le bus nous sommes séparés, morale islamique oblige. Lui à l’avant avec les hommes, moi à l’arrière avec les femmes. Des barrières solides marquent la séparation. Le bus est archi-comble : je me trouve poussée vers l’arrière tandis que lui disparaît tout en avant dans la section des hommes. Je ne sais pas du tout où il faut descendre. Après un long parcours, au moment où le bus quitte un arrêt, je le vois qui me fait de grands signes depuis le trottoir. Oups ! J’ai loupé l’arrêt. Nous perdons une bonne demi-heure pour nous retrouver.
Pas très pratique la morale phallocratique islamique. Ni amusante.

Sur certaines lignes, des minibus se chargent du transport public. Un minibus n’a qu’une porte ; les femmes et les hommes se mélangent. Et le bon peuple se trouve devant un dilemme religieux. Que faire quand une femme côtoie ou doit s’asseoir à côté d’un homme Nâmaḫram – homme étranger à la famille -, ou à la place laissée libre par un inconnu?

La question a été posée à un ayatollah dans les années 1980. Ce beau monsieur-là (Tartuffe de Molière) a réfléchi. Puis il s’est lancé dans une diatribe contre les Kofâr, les impies occidentaux incapables de construire des minibus convenables pour l’Omat-e eslâm, peuple de l’Islam. Sur la même lancée, il s’en est pris aux femmes, cause de lubricité chez les hommes. Celles-ci ne doivent pas sortir du foyer conjugal et familial, là où se trouvent leurs devoirs. L’ayatollah prêche qu’Allah destine les hommes aux nobles tâches et qu’une basse besogne telle que l’achat de la victuaille incombe aux femmes.

Ce beau monsieur-là conclut que les femmes après leurs courses et leurs parcours en bus deviennent impures, Nadjes, et doivent se laver par un bain rituel.
Les femmes iraniennes ont jugé qu’elles avaient mieux à faire qu’à écouter des sornettes d’un homme avocat de la phallocratie .

Nous avons la conviction que les femmes iraniennes, à long terme, viendront à bout du despotisme islamique et de l’apartheid sexiste. Actuellement, nos hommes s’en accommodent, n’est-il pas vrai ?

(Texte: Carnets d’Iran, Albertine Ahmadi, 2010)

PS pour nos amis occidentaux:

Alors que le terrorisme à Paris et les assassinats sont encore frais dans les esprits, et à quoi s’ajoute ceux de Coppenhague, il est nécessaire d’avoir de franches discussions avec nos amis iraniens sur la démocratie, la liberté, la mentalité, et les aspirations des peuples d’Iran.

S’il vous plaît! Évitez le piège des discours sur les belles mosquées et/ou sur le patrimoine préislamique, illustrés dans les coffee-table books. Pourquoi tant de despotisme? Pourquoi n’existe-t-il aucun mouvement d’opposition crédible au régime des ayatollahs ou à n’importe le quel régime d’Islam politique tel que l’Arabie Saoudite?

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