La liberté permet aux hommes de se révolter et de grandir: pour qu’une démocratie puisse naître et se construire, l’État doit être libre de toute autorité religieuse et de ses dogmes. Ce droit n’est pas un acquis culturel iranien. L’Iranien, surtout Chiite, est prisonnier et esclave de la religion.
La République Islamique a assujetti la société au Chiisme. Les lois et la justice du pays sont le reflet des discriminations de l’Islam chiite et des pratiques de la Charia. Les fidèles d’autres mouvances religieuses, qu’ils soient de l’Islam ou en dehors de l’Islam, sont considérés avec mépris ou même persécutés. Cela fait de l’homme chiite un citoyen de première classe – la femme, n’étant, elle, qu’une demi-citoyenne-. Tous les autres ne comptent pas.
Persécutions systématiques
En Iran, les musulmans sunnites sont tolérés, mais leur engagement dans la fonction publique est jugé cas par cas. Les Bahaïs sont systématiquement persécutés. L’acceptation d’autres religions, chrétienne, juive, zoroastrienne, n’est que symbolique, et leurs fidèles sont sous la surveillance étroite de la République Islamique.

En Iran, se déclarer agnostique ou athée suffit pour avoir des démêlés avec la justice et in fine être pendu à une grue dans la rue, comme traître à l’Islam, dans l’indifférence générale. Le despotisme domestique du Chiisme au quotidien est présent depuis plusieurs siècles. La Révolution de 1979 n’a fait qu’institutionnaliser le Chiisme despotique de l’État. Par réflexe, les communautés religieuses minoritaires se sont repliées sur elles-mêmes et la méfiance à l’égard des Chiites grandit dans la mentalité de leurs adeptes.
L’intolérance religieuse en Iran ne disparaîtra pas avec l’écroulement de Velayat-e Faqih; elle restera un obstacle à l’établissement de la démocratie. Car, aussi détestable qu’elle soit, l’intolérance religieuse est dans notre acquis culturel et dicte nos préjugés et nos réflexes quotidiens. La preuve? La pléthore d’interjections et d’insultes religieuses dans le Fârsi courant.
Même si nous détestons la République Islamique, dans nos paroles et nos actions nous reproduisons inconsciemment les discriminations religieuses. Les crapules tels que Khamenei, Rouhani, Rafsandjani, Larijani restent au pouvoir grâce à la résignation, au silence et à l’apathie des chiites Iraniens. Avec ce soutien tacite, la dictature de la République Islamique reste crédible.
Esclaves à la religion
Nous ne serions plus l’esclave de nos dictatures si nous acceptions que toute personne a le droit de choisir librement sa religion, de se forger ses convictions philosophiques et de les professer pacifiquement, individuellement ou en communauté.ٍ Et que nous basions notre action sur notre pensée.
Nous ne serions plus le larbin de nos dictatures si nous, Iraniens, avions l’audace de proclamer haut et fort que tout être humain, sans distinction de race, de religion ou de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés.