Hassan Rouhani
Donc, l’Iran a un nouveau président et va valser avec Ali Djoun
Le nouveau pantin et bouffon d’Ali Khamenei, le tyran suprême, est Hassan Rouhani. Ceux qui ont mis un bulletin dans l’urne et participé à cette mascarade ont approuvé la dictature. Nous allons valser avec Ali Djoun pour les années à venir.
Les élections présidentielles de 2009 étaient bordéliques. Votations truquées, annonce officielle de la grande victoire d’Ahmadinejad avant même la fermeture des bureaux de vote, contestation, sang sur les trottoirs. Il avait même été nécessaire d’envoyer Ahmadinejad en Russie pour quelques jours, afin de reprendre les choses en main.
Tout ça en était trop pour un Ali Djoun vieillissant. Les élections de 2013 allaient être propres au regard du monde entier, dignes d’un rêve de démocratie. La promesse a été tenue. Dès l’ouverture des urnes le 14 juin 2013, le monde a pu voir une foule enthousiaste, mais pas excitée, faire la queue impeccablement pour aller voter. Les journalistes étrangers accrédités, ceux qui étaient suffisamment blancs, fades, et politiquement corrects au regard de la République Islamique pouvaient commencer à faire leur boulot: quelques interviews de votants en anglais ou français, pour entendre leur désir de changement. Le non-évènement a été poliment couvert par les médias.
Ali Djoun tient parole
Il fait valser l’Iran. Il avait tout fait pour cette réussite: dès juillet 2009, on avait traqué systématiquement et avec minutie les râleurs. Les journalistes indociles éliminés, un internet Halal et Islamique renforcé. Les candidats à la présidence ont été sélectionnés d’avance. Il fallait encore une petite touche d’excitation pour élire l’élu d’Ali Djoun, Hassan Rouhani.
Quoi de mieux qu’une touche de maquillage de «réformateur et modéré » pour ce pilier des Pasdaran? L’Occident adorerait et les Iraniens y croiraient. Il suffit de répéter un mensonge pour qu’il devienne une réalité. Quelques petites phrases critiques molles avant les élections, et le soutien de deux ex-présidents ratés, Rafsandjani et Khatami, ont fabriqué un «réformateur» de toutes pièces.
Pour Ali Djoun, la journée du 14 juin a été merveilleusement sereine: il a glissé son bulletin dans une urne privée (il n’aime pas la plèbe) sous les flashs des caméras. Cela se fait en Occident, n’est ce pas, de filmer et photographier les grosses légumes allant voter et posant avec leur bulletin devant les caméras? Les bureaux de vote et chaque électeur étaient bien surveillés, non pas pour prévenir la fraude, mais pour contrôler les paroles et les gestes; ce qui tombait dans l’urne n’avait aucune importance, même un rat crevé aurait fait l’affaire.
Hassan Rouhani: Élections truquées
En 2009, la victoire d’Ahmadinejad avait été annoncée avant la fermeture des urnes … beaucoup trop tôt, et le score était digne d’une république bananière. En 2013, ce genre d’erreur a été évité soigneusement. Les médias se sont fait un plaisir d’annoncer des «résultats provisoires et des projections» à la sortie des urnes, tout au long de la journée ; ça se fait en Occident, n’est-ce pas? Pas question de donner le résultat trop tôt.
On attendra le lendemain pour annoncer au bon peuple ce qui avait été décidé bien avant le jour des élections; c’est plus crédible. Bon sang! On ne va pas non plus faire état d’un score de 75-92% pour Hassani. Cela rappellerait les Saddam, Moubarak, Benali et autres autocrates. On se contente d’annoncer 50,68% , ce qui évite un second tour sans intérêt et coûteux. Et si on divise le 49,32% restant entre les cinq autres candidats, leur score en devient si rikiki que la victoire de Hassani n’en est que plus écrasante. Bien joué. Fier, le gouvernement déclare une participation de 80% des électeurs. Qui vérifiera?
Dans la foulée Hassani, turban blanc, – il n’est pas Seyed-, et joufflu parle de transparence, d’ouverture. Ça ne lui coûte rien. C’est une ritournelle de la présidence iranienne depuis les années 1980. L’Occident s’empresse de lui envoyer ses félicitations. Rideau, le spectacle est fini. On peut continuer à vaquer à ses occupations sous la dictature, comme hier.
Le show de la République Islamique, la mise en scène de Téhéran, étaient sans faute. Au fait qu’est-ce qui s’est passé à Tabriz ? à Ahwaz ? à Kerman? On ne le sait pas et d’ailleurs les Téhéranis et les journalistes s’en balancent : Téhéran est l’Iran, mieux, le pacage du Nord de Téhéran est tout l’Iran. Point- barre.
Les 50 millions et plus qui vivent hors de la capitale iranienne n’ont aucun intérêt. On se fout de leur opinion, de leur vote, voire même de leur existence. Au printemps 2011, les pâsdârân, la clique armée d’Ali Khamenei et les collègues de Hassan Rouhani, ont brûlé des maisons à l’Ouest de l’Iran. Inutile d’en parler. On a pendu des Arabes à Abadan et des Baloutches à Zahedan ? Bah! Les poupées fardées du Nord de Téhéran et les minets gominés vivant sur le pacage entre Toupkhaneh et Kouhestân, incluant Tadjrish et Niavaran, sont plus photogéniques, et savent s’exprimer en anglais et français, même si c’est pour dire des âneries: «Nous tenons tête à l’Occident», «Le nouveau Président incarne le changement. »
Chapeau bas à Ali Djoun
Une jolie mise en scène que ce 14 juin 2013. Sauf que ce jour-là, ceux qui sont allés voter ont plébiscité le Velayat-e Faqih. Chapeau bas à Ali Djoun. Nous avons démocratiquement approuvé la continuation de notre esclavage à la République Islamique en allant faire de la figuration dans les bureaux de vote de Téhéran. En Occident, les Iraniens de la diaspora, minables en politique et toute chose démocratique, étaient muets comme des tombes. À force de chercher, on a bien trouvé quelques profs d’origine iranienne pour parler doctement des élections. C’est tout. L’opposition iranienne? Fétus de paille dans une ruine de pisé.