Résister à l'Islam Politique

Football face à l’Islam délétère

Le football fait face à l’islam délétère. Les meilleures choses au monde se partagent, la liberté aussi. Le football peut unir l'Iran si on le veut.

Football face à l’Islam délétère

Donc la Coupe du Monde 2014 de Football au Brasil est terminée pour l’équipe iranienne. Elle a pris le vol de retour à Téhéran.

Cela ne me dérange pas. Je ne suis pas un fan de football. J’aime juste voir un match quand le travail d’équipe, la technique, et une stratégie intelligente sont mis en œuvre; qualités qui ne nous sont pas enseignées en Iran à tous et dans tous les secteurs. L’indiscipline nous procure de la satisfaction. La discipline n’est acceptée que quand elle est imposée par la force.  Nous n’apprenons pas à vivre ensemble dans un pays libre.

J’aime voir un match parce que mes concitoyens européens se groupent dans les parcs, les cafés et les maisons, – fenêtres ouvertes -, pour encourager, huer, applaudir tout en buvant leur bière. J’aime que des garçons et des filles aux looks extravagants crient jusqu’à ce que leurs cordes vocales soient usées, et flirtent avec le sexe opposé. J’aime voir des femmes avec des cheveux verts, roses, bleus, en grand décolleté. Je jubile quand après le match les fans, de importe quelle équipe, conduisent leurs voitures avec des drapeaux et klaxonnent comme s’ils se rendaient à un mariage.

Ces choses ne se produiront pas en Iran. Au contraire, les fans de football y sont étroitement surveillés, épiés. Les hommes peuvent encourager avec modération. Les femmes ne doivent pas bouger. Toute manifestation de joie ou de déception doit suivre la morale islamique.

En Iran, nous préférons enterrer vivants nos jeunes plutôt que de les laisser s’épanouir.

Les fans de football

Être un fan de football en Iran est un poids politique. Les femmes doivent rester à la maison, foulards islamiques vissés sur la tête, chemisiers boutonnés, et suivre discrètement le match tout en servant le thé à ses messieurs. Si elles devaient sortir avec des amis – de sexe masculin-, pour trouver un endroit isolé, découvrir leurs magnifiques cheveux, ouvrir leur col de chemisier, encourager ou huer, ils se trouveraient dans la merde, poursuivis par des hommes barbus qui appliquent la Sharia. C’est ce qui est arrivé à ceux qui imprudemment, ont fait connaître au monde leur joie sur YouTube.

Eh bien, les bassidjis ne les ont pas loupés. Ils ont reconnu certains d’entre eux et les ont arrêtés. Les fans-coupables auront un traitement nauséabond dans les jours à venir.
Être un hooligan iranien est facile : il faut vivre en Occident, se joindre à la foule dans les parcs et les cafés et faire ce qu’un Occidental fait. Les Iraniens qui peuvent jouir de cette liberté sont les expatriés. À la fin du jeu, ils sont libres de rentrer à la maison et de ne pas être inquiétés par un salaud de bassidji et contraints de répondre à un juge islamique.

Les hooligans iraniens crient: Nous sommes iraniens, et nous voulons montrer au monde ce que nous pouvons faire. [sic]

Que veulent-ils montrer?
Je voudrais qu’ils montrent au monde ce qu’ils peuvent faire, mais pas dans un stade de football brésilien. Je voudrais qu’ils montrent au monde qu’ils sont capables de concevoir un avenir pour leur pays, dans une arène politique. Je voudrais qu’ils protestent jusqu’à ce que les fans au pays soient libérés.

Le monde réel est si différent. Je m’attends à ce que les hooligans rentrent chez eux en Occident, reprennent leur train-train quotidien et oublient rapidement les petites fêtes au Brésil. Auront-ils, ne serait-ce qu’une pensée, pour les fans d’Iran, qui ont mis leur vie en jeu pour encourager ou huer?

Feel Good et puis rien

foot et hooligans
Sommes-nous prêts à partager la liberté exercée en Occident avec nos concitoyens iraniens?

Le football peut unir l’Iran. Mais la Coupe du Monde 2014 a été une autre occasion manquée pour les Iraniens pour protester fermement contre les ayatollahs, pour trouver une unité dont l’Iran a cruellement besoin pour se libérer de traditions rétrogrades. L’occasion a été perdue, comme beaucoup d’autres au cours de ces trois dernières décennies. Chaque match avec l’équipe iranienne a été l’occasion pour le patriotisme négatif, pour un creux feel good facteur.

Les expatriés iraniens ont le feel good en eux. Ils jouissent de la liberté en Occident, et certains même prennent leurs vacances en Iran. Privilégiés, ils le sont. Ils peuvent avoir le meilleur des deux mondes. Mais ils ne sont que des hooligans. Ils se sont désunis de leurs compatriotes en Iran : ils ont une liberté qu’eux n’ont pas. Et pourtant ils devraient lutter pour la même cause : se libérer du joug des ayatollahs et leur moralité islamique délétère, la Sharia.
Les meilleures choses au monde se partagent, la liberté aussi.

Les champions de la Coupe du Monde 2014 sont déjà connus: les manifestants brésiliens. Ils aiment le football, ils aiment leur pays, ils sont unis.

En 2018, on verra une autre Coupe du monde. Le scénario se répétera. Les ayatollahs seront encore au pouvoir, peut-être avec un autre guide suprême; Khamenei pourrait bien mourir de vieillesse. Depuis que notre Parlement, -Majless-, est composé de crétins, ils se chamailleront sur un autre sous-vêtement féminin, et interrogeront un ministre ou deux sur la culotte, ou peut-être le soutien-gorge. Ils viennent de faire cela, le 24 Juin 2014. Nos crétins au Parlement sont devenus la risée de la communauté internationale en débattant de la décence de porter des leggings pour les femmes.

En attendant, la folie fait rage au Moyen-Orient. La tragédie en Syrie suit son cours, mais elle s’oublie. L’Irak est découpé grâce à d’autres crétins de communautés régionales et internationales. Dans ces catastrophes, nous les Iraniens avons notre part de culpabilité et de honte ; par notre silence et notre apathie qui maintiennent les ayatollahs au pouvoir.

Bienvenue sur la planète Terre. Bienvenue en Iran. Bienvenue au surréalisme.

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