Résister à l'Islam Politique

Banalité du mal

Iran est un pays théocratique dans lequel la banalité du mal est ancrée. L’Islam politique, despotique,se nourrit de la corruption et du favoritisme.

Banalité du mal

Depuis quatre décennies, chaque jour le journal République islamique publie une citation de Khomeini. Du baratin pour un pays dans lequel la banalité du mal est ancrée. Sa dictature impitoyable, Velayat-e Faqih, est l’un des pires que l’Iran n’a jamais connues. L’Islam politique est despotique et se nourrit de corruption et de favoritisme. Soit vous flattez le guide suprême, le président providentiel ou le prince magnanime, soit vous disparaissez à tout jamais.
Celui qui prétend la théocratie Islamique est compatible avec la liberté de pensée et la démocratie, se trompe lourdement dans ses appréciations.

Pizza Politique

Des amis branchés m’invitent à sortir pour manger une pizza dans un restaurant branché de Téhéran, situé dans une rue non moins branchée. A Téhéran, on se doit être branché, chic et «connecté». Même mon accent doit être conforme au «O» qui remplace le «A». Sinon, je ne suis qu’un plouc, un cul-terreux, un dahati.

Ce n’est que ma deuxième sortie depuis que j’ai atterri à l’aéroport, mais le foulard islamique me chauffe déjà les oreilles. J’ai développé une allergie soudaine à ce carré de tissu. Lors de mes précédents voyages de deux à trois semaines à Téhéran, sachant qu’une fois en Europe je m’en débarrasserais le plus vite possible, je n’y pensais pas trop.

Mais maintenant que je ne sais pas quand je serai de retour en Europe pour m’en défaire enfin, il m’oppresse. La pizzeria est bondée de jeunes gens à qui l’argent ne semble pas manquer. Leur attitude détachée à la recherche d’un bon moment se double d’un défi à l’égard de la société qui les entoure. Ils envoient un message aux âkhonds: Vous ne pourrez pas nous mâter.

Au fil des conversations sur les petites choses quotidiennes et les conseils que l’on me donne pour me conformer aux modes de vie à Téhéran, je suis de plus en plus convaincu que les dogmes et les hypocrisies religieuses, sans oublier la corruption et l’auto-censure sont largement intériorisés et pratiqués dans les relations sociales.

La chasse des âkhonds aux divertissements simples de la vie en public donne lieu à des réactions enfantines. Ce n’est pas une résistance politique en soi. C’est juste la manifestation d’un ras-le-bol passif, et aussi d’une certaine résignation dans la durée. Aucune de ces poupées maquillées en manteau islamique moulant et aucun de ces petits mecs gominés ne seraient capables d’associer deux idées cohérentes sur l’avenir politique ou la société de leur pays.

L’une des personnes à notre table me tient un discours ayatollesque sur la corruption généralisée en l’Occident, des phrases de propagande des discours officiels. Moins de cinq minutes plus tard, il me conseil de payer un certain fonctionnaire, pas moins qu’un million pour clore un dossier, sur lequel mon droit est reconnus. Il me dit: sinon, il va te créer des ennuies, et de plus en plus gros, jusqu’à ce qu’il mette quelque chose dans sa poche.

Je lui réponds par qui vole un œuf vole un bœuf et lui rappel son discoure sur la corruption occidentale. Il hausse l’épaule, il n’a que faire. On est en Iran, me répond-t-il, penaud.

Le service de la pizzeria est à l’iranienne, bâclé. Le client doit se manifester énergiquement pour que l’on nettoie la table à son arrivée. Puis on passe la commande et si au bout d’une demi-heure rien ne vient, on pousse un coup de gueule et les choses s’accélèrent. En général, soit il manque quelque chose à la commande, soit il y a trop.

L’un de mes amis, Javâd, est un grand amateur de fromages français et italiens. Je mange ma pizza tout en écoutant ses anecdotes sur les camemberts. Sans préambule, en finissant sa salade, il balance calmement : Et dire qu’en Occident, on nous prend pour des terroristes.

On acquiesce. Personne ne répond, nous avons a tous peur de dire quelque chose qui pourrait être rapportée aux autorités. En Iran, moucharder est un sport national.

Javâd est D.J. clandestin dans la République Islamique. Il gagne sa vie en mettant de l’ambiance lors d’anniversaires, de mariages et autres fêtes privées. Aujourd’hui, l’argent manque aux familles aisées qui se permettaient quelques millions à dépenser pour une fête. Les agapes des Rich Kids of Tehran, n’est pas à sa portée. Les forces de l’ordre de la République Islamique et les délateurs veillent au bien-être de ces jeunes pourris par l’argent de papa, gros bonnet ou contracteur de la République Islamique de l’Iran. Une dictature, aussi paradoxal que cela paraisse, s’appuie sur la volonté de son peuple et la pauvreté de la culture politique pour exister.

Sans travail et sans le sou, Javâd devra trouver une combine pour survivre.

Trouver un combine

quelques mois plus tard, Javâd s’est réfugié en Europe. L’une des personnes présent à la pizzeria de Téhéran, pour sortir de son mauvais pas au royaume des ayatollahs, l’avait balancé aux autorités: il était gay.

Au royaume des ayatollahs, la vie ne se commande pas comme une pizza.

Banalité du mal

un terme de Hannah Arendt qui explique comment un petit signe se produit après l’autre et dont personne ne se soucie, et qu’en ensuite vous vous trouvez soudainement en enfer.

The Poor/Rich Kids of Iran. La pauvreté se trouve dans n’import quel pays. Le nombre des pauvres, la distance entre entre les pauvres et les riches et l’étalage de la fortune  de Daddy (en Iran: de la caste des religieux) en font un GROS problème.

La République Islamique de l’Iran est une désillusion.

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